●Petite histoire
Origine et Histoire du Chat Bengal – Felis Catus
Le chat bengal est donc un hybride né du croisement entre un chat domestique noir et un chat léopard asiatique sauvage (le Prionailurus bengalensis), un petit félin abondamment présent dans la province du Bengale (à l’est du sous-continent indien).

Les années 1960, aux origines de la pré-histoire du chat de la race Bengal
L’histoire du chaton bengal hybride à moitié sauvage est indissociable de celle de sa fondatrice, la généticienne américaine Jean S. Mill, qui au début des années 1960 réalisa involontairement le croisement hybride entre un chat noir domestique de la race american shorthair et un chat léopard d’une race sauvage d’Asie, en l’occurrence une femelle qu’elle avait fait venir de Malaisie. Cette dernière, très justement baptisée Malaysia, vivait en captivité mais bénéficia de toute l’attention et des soins de Jean Mill, qui introduisit au bout de quelques temps dans son enclos le chat noir susmentionné. L’affection entre l’animal d’une race domestiquée et celui d’une race plus sauvage fut réciproque, et permit aux deux félidés de cohabiter sans difficultés.
Cependant en 1963, un évènement stupéfia Jean Mill : la naissance de deux chatons hybrides ! Les chatons, pure création hybride dans les deux cas, étaient dotés d’une magnifique robe tachetée et possédait le même aspect sauvage que leur maman.

Toutefois quelques temps après ces naissances hybrides, la sauvage Malaysia, également appelée ALC (pour Asian Leopard Cat) tua son chaton mâle sans toucher à la femelle. Le chaton hybride restant fut même élevé normalement et Jean Mill décida de le baptiser « Kin Kin ». Lorsque la femelle hybride « Kin Kin » atteignit l’âge adulte, la généticienne subjuguée par sa beauté, l’accoupla avec son père, qui aussi étonnant que cela puisse paraître, était à priori l’unique mâle à disposition de Jean Mill à cette époque.
De cette union hybride incestueuse naquit deux nouveaux chatons hybrides, également tachetés et possédant le même air sauvage que leur « grand-mère ». Pour Jean Mill, le but de ces expériences était d’obtenir une race hybride correspondant à un chat domestique apprivoisé dont l’apparence sauvage impressionnerait, grâce en grande partie aux gènes de son ancêtre le chat-léopard sauvage. Toutefois, ces procédés hybrides prirent fin brutalement quand Kin Kin et sa descendance hybride moururent et que Jean perdit à peu près au même moment son mari.
Il est donc incorrect de penser que la femelle hybride Kin Kin serait à l’origine de la toute première lignée de bengals hybrides à la fois domestiques et sauvages, ce qui signifie qu’aucun bengal vivant actuellement ne peut être considéré comme un descendant direct de l’hybride à moitié sauvage qui quelques années auparavant fut une si grande surprise pour Jean Mill.
Les années de transition amenant à l’officialisation de la race Bengal
L’intérêt de Jean Mill pour les races de chats hybrides repartira de plus belle dans le courant des années 1970 lorsque la généticienne américaine fit la rencontre du docteur William Centerwall (de l’université californienne de Davis), un chercheur qui s’intéressait en particulier à une race de chats hybrides femelles. William Centerwall avait en effet réalisé l’accouplement d’une race de chats léopards sauvages d’Asie avec une race de chats domestiques afin d’étudier la résistance naturelle de cette nouvelle race hybride face à la leucémie féline.
C’est dans le contexte de cette rencontre qu’en 1980 William Centerwall souhaita confier à Jean Mill la dernière race de chats hybrides nés de son programme, en l’occurrence huit femelles. La généticienne semblait la personne idéale, étant déjà très familière avec la race du chat léopard sauvage d’Asie et surtout avec l’expérience aboutissant à des félinés hybrides. Cinq autres chats appartenant au programme de recherche du docteur et venus d’un autre élevage lui furent également confiés.
L’occasion pour Jean Mill de reprendre un élevage d’une race à tendance expérimentale était dès lors immanquable. Elle chercha à créer une nouvelle race provenant directement de ces chats hybrides. Comme quelques années auparavant, cette race hybride toute neuve vit les chats associer l’aspect sauvage du chat-léopard d’Asie au penchant sociable et confiant propre au chat domestique.
Outre la race de chats apportés par William Centerwall, la chercheuse américaine fit l’acquisition de maus égyptiens, une race de chats domestiques alliant un corps musclé à une silhouette fine, dotée d’une fourrure tachetée, ainsi que d’autres races comme des orientaux et des abyssins, des chats ayant des caractéristiques physiques similaires aux maus.

Outre la race de chats apportés par William Centerwall, la chercheuse américaine fit l’acquisition de maus égyptiens, une race de chats domestiques alliant un corps musclé à une silhouette fine, dotée d’une fourrure tachetée, ainsi que d’autres races comme des orientaux et des abyssins, des chats ayant des caractéristiques physiques similaires aux maus.
Ces importations eurent pour finalité la diminution des risques liés à la consanguinité des croisements hybrides entre même races. En répartissant en quelque sorte les gènes sauvages lors des accouplements avec ces chats hybrides femelles (les mâles étaient eux stériles), les futurs races de chatons allaient bénéficier d’une base de développement plus saine. Outre les races de chats citées au préalable, les accouplements hybrides se firent avec d’autres reproducteurs, issus de la race des burmese et de la race des siamois.
Un peu plus tard, Jean Mill introduisit la race des chats british shorthairs afin de saisir leur gène « silver » et leur patron « tabby » en vue de la future création des bengals hybrides black silver et des bengals hybrides marbles. C’est à partir de ce moment là que son élevage empirique de races hybrides prit le nom de Millwood. Ceci explique notamment pourquoi le père de la génération suivante de cette race de chats hybrides se nommait Millwood Tory of Delhi. Ce dernier était un chat domestique que Jean trouva en pleine errance au sein d’un zoo de Delhi en Inde. Ces premières générations d’animaux hybrides étaient particulièrement intelligentes et charmantes.

Il faudra attendre 1986 pour que la race du chat bengal hybride soit d’une part officiellement enregistrée par l’association The International Cat Association (TICA) comme une catégorie de chats hybrides représentant une « nouvelle race et couleur », et d’autre part, que le chat bengal bénéficie d’une exposition à l’échelle mondiale. Celle-ci est en grande partie à mettre au crédit de la sublime femelle bengal hybride nommée « Penny Ante », qui prit part durant plusieurs mois à une trentaine d’expositions félines à travers la planète, ne manquant jamais d’éblouir le public par ses traits magnifiques associés à son air unique et sauvage de chat bengal hybride.
Dès lors, la race dite chat du bengal est légalement admise. La TICA n’avait pas décidée de la dénomination du chat du bengal comme un clin d’œil au fameux tigre du Bengale mais simplement parce que le nom de la race correspond à la traduction de l’une des appellations latines du chat léopard d’Asie, « felis bengalensis », soit littéralement chat bengal. Pour tout savoir sur l’apparence du chat Bengal, visitez notre page à ce sujet.
La race du chat du bengal, à l’instar de chaque nouvelle race, va évoluer progressivement de générations en nouvelles lignées. En 1991, la TICA approuve définitivement la race du chat bengal comme étant une race bel et bien établie possédant ses propres standards, c’est à dire tous les éléments et détails qui définissent sa morphologie et sa robe, ainsi que ses aptitudes en tant que chat bengal. La même année, la race du chat bengal est autorisée à prendre part aux différents championnats et concours promouvant notamment, mais pas seulement, les chats de race.
L’arrivée de la race Bengal en France
Sur notre territoire, le premier chat de la race bengal était une femelle nommée Lady Benji arborant un patron taché de marron, en provenance justement de l’élevage de Millwood. Ce chat bengal fut importé en 1989 par Odile Caillard-Arnoux qui travaillait au sein de l’élevage du « Petit Poucet ».4 ans plus tard, la première portée française de bengals était constatée, à savoir 3 chatons bengals respectivement nommés Iaka, Indira et Ibernatus. Dès lors, l’intégration et l’établissement des chats de la race bengal sur le sol français devinrent inéluctables. La reconnaissance du chat bengal en France est confirmée en 1997 lorsque le Livre Officiel des Origines Félines (ou LOOF), un livre répertoriant les origines pour tous les chats de race nés en France, considère le chat bengal comme une race à part entière. Bien que race encore très récente, le chat bengal n’a (presque) plus rien de l’animal sauvage contrairement à leurs ancêtres de la jungle.
Il faut cependant noter que la reproduction de cette race hybride n’est pas chose aisée. Si les mâles de premières générations de la race bengal sont stériles, les femelles de cette même race bengal sont peu fertiles. Ainsi, au sein d’un élevage, il est difficile de parvenir à la quatrième génération d’une lignée de bengal, c’est à dire la première qui sera véritablement acceptée comme une race de Bengal domestique. Le but étant également que cette race de bengal conserve le plus de caractéristiques physiques permettant de rapprocher le bengal de son ancêtre le chat-léopard. Heureusement les bengals de la quatrième génération (les F4) peuvent se reproduire normalement.

Le chat de race bengal de nos jours

Aujourd’hui, les félins de race bengal sont des animaux dits « apprivoisés » et possèdent un pur caractère de chat domestique où les seuls vestiges de traits sauvages liés à leur passé hybride sont physiques. Acheter un chaton Bengal pure race.
Désormais, le Bengal trouve preneur auprès de nombreux amateurs des félidés, et est une race reconnue par de multiples organisations faîtières dont la puissante CFA (Cat Fanciers’ Association), la plus grande association du genre qui regroupe notamment les pedigrees des chats de race et définit les standards pour les différentes races.
Actuellement, la race bengal fait partie des félins les plus appréciés en France, aux États-Unis ou encore en Angleterre. Chez nous, en 2016, le bengal faisait d’ailleurs son entrée parmi le trio de tête des félins de races préférés par nos compatriotes. Pour étayer ce propos, les statistiques fournies par le LOOF parlent d’elles-mêmes ; en 2010, il y avait 1153 naissances de bengals, 1965 en 2012 et plus de 3000 naissances par an en 2016 ! Le bengal est donc bien devenu le troisième félin en France, juste derrière le Maine Coon et le sacré de Birmanie.